SemioTICo !?
Bonjour !
Vous êtes sur SemioTICo! le site professionnel de Patrick Mpondo-Dicka, sémioticien, maitre de conférences en sciences de l’information et de la communication (et transfuge encore récent des sciences du langage), chercheur au LERASS (équipe CPST), et enseignant au département Art&Com (Arts de la scène et Communication).
Le site est comme une maison neuve : vide ! Je viens juste d’emménager, et j’ai jeté presque tous mes meubles, après un certain temps d’itinérance numérique. Aussi, dans les premiers mois, le site paraitra assez… aéré. Le moment où il sera trop plein viendra bien assez vite…
La vocation de ce site est de rassembler, au fur et à mesure, l’ensemble de mes réflexions sur le numérique : qu’il s’agisse de TIC, ou de TICE, de cinéma ou de web, d’interfaces ou de codes, de téléphone portable ou d’objets connectés non identifiés, de fictions ou d’approche documentaire.
Dans la forme, vous trouverez ici réflexions plus ou moins avancées, retour de conférences, billets de recherche, repérages conceptuels, compte-rendu de lecture, analyses… ce qui constitue mon quotidien de chercheur et d’enseignant, parfois même d’administrateur, tant cette fonction a pris de la place dans nos activités.
TIC & Co
Le numérique ? Je ne vais pas tenter d’en donner une définition, là, tout de suite. Mais c’est la montée en puissance, et, plus précisément, en signification du phénomène de numérisation du monde qui m’intéresse : oui, les machines informatiques connectées constituent de plus en plus notre environnement ; oui, elles sont capables de recueillir et traiter des données de plus en plus massives et précises sur nos habitudes de vie, permettant un ciblage pointu des individus (soit pour proposer des biens et des services à la satisfaction de leurs désirs, soit pour surveiller et monétiser chacune de leurs actions) ; oui, l’oscillation entre l’extase et l’effroi perdure, quoiqu’édulcorée, aujourd’hui, par la force de l’évidence : internet est là, et pour longtemps, comme milieu, et non plus seulement en tant que technologie émergente.
Ce qui m’intéresse, c’est la dialectique entre une vision de rupture (la révolution numérique), ses imaginaires et ses pratiques, qui prévalait au début de l’extension du phénomène technologique, et une vision de continuité historique et plus largement encore, anthropologique qui fait jour aujourd’hui dans les sciences humaines et sociales, et qui situe le numérique dans la lignée des évolutions techniques traitées par quelques pionniers de l’anthropologie et de la philosophie de la technique (Simondon, Ellul, pour ne citer que les deux premiers qui me viennent à l’esprit).
C’est dans ce rapport dialectique entre évolution et révolution numérique que j’envisage les différents usages qui peuvent être fait de la technique telle que le numérique lui donne forme : usage ludique, usage pédagogique, usage créatif, usage relationnel, usage professionnel, usage domestique, chacun d’eux recèle, à mon sens, une part du sens de la technique (pour paraphraser B. Bachimont).
C’est ce que j’ai essayé de laisser transparaitre dans le TIC de SémioTICo ! TIC comme Technologie de l’Information et de la Communication, mais aussi Co, comme & compagnie, c’est-à-dire la compagnie des autres champs des sciences humaines et des sciences technologiques qu’il me paraît nécessaire de convoquer – pour autant que je puisse retirer quelque chose d’intelligible à leur fréquentation – pour comprendre ce qui est, tout de même, un bouleversement à l’échelle civilisationnelle.
Sémio
Mais on ne se refait pas : je suis né à la recherche en tant que sémioticien, et sémioticien je reste, même si ma vision du domaine discplinaire a profondément évolué – dans le sens d’une ouverture au sémiotique, c’est-à-dire à la manière de faire sens, quelle que soit la pratique sociale, les relations et représentations qu’elle manipule et construit, les objets qu’elle utilise et les usages qu’elle permet ou proscrit.
Aussi, c’est le sémiotique dans les usages et pratiques du numérique que je cherche à mettre en lumière, et ce sont ses mutations opérées par le numérique qu’il m’importe de mettre au jour ; dit autrement, en une périphrase, je m’intéresse précisément à ce que le numérique fait au sémiotique – ou plus simplement : ce que le numérique comme environnement modifie dans nos façons de donner du sens au monde qui nous entoure.
Le sémiotique et non la sémiotique, le fait de sens et pas forcément la théorie de la signification, mais nécessairement une approche disciplinaire méthodologiquement armée pour traiter du sens et de ses mises en forme. Donc sémio- quelque chose, anthropo-sémiotique, sémio-logie, socio-sémiotique, sémio-pragmatique, sémio-linguistique, etc. Comme je le pronais déjà lorsque j’enseignais en sciences du langage, les sémiotiques plutôt que la sémiotique, pour envisager le sémiotique comme phénomène de production du sens.