Les jeunes et le numérique
J’ai donné, à l’invitation de Jean-Louis Castex, chargé de mission du CRAJEP (Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire), une conférence mercredi 16 avril lors des Rencontres du CRAJEP 2014, qui avait pour thème original : « L’impact des réseaux sociaux sur la socialisation des jeunes? ». Je donne ici le compte-rendu de cette conférence et les diverses références que j’y ai évoqué, plus particulièrement à l’attention de ses participants.
[Retrouvez cette page en billet de blog que vous pourrez commentez à loisir! Les commentaires sont en effet fermés sur les pages, pour éviter qu’elles ne soient trop spammés par les robots, mais ouverts sur le blog, qui est intrinsèquement fait pour entretenir ce dialogue.]
Une rencontre organisée au sein du CRAJEP
Quand l’organisateur de la rencontre est venu me voir pour me demander d’intervenir, j’ai tout de suite dit que je ne répondrais pas à une telle commande, tant la focalisation sur les « réseaux sociaux » (il faudrait préciser : socionumériques) me paraissait affaiblir la réflexion nécessaire sur le numérique comme phénomène civilisationnel. Je préférais parler du numérique, et inclure dans cette réflexion une partie concernant les jeunes, et les actions possibles pour ceux qui travaillent avec la jeunesse.
Nous nous sommes donc mis d’accord sur une conférence intitulée :
« Les jeunes et le numérique »… mais au moment de vérifier les éléments essentiels (date, heure, lieu) pour donner ladite conférence, je me suis aperçu qu’elle avait conservée, dans la présentation qui en était faite sur le site du CRAJEP, son titre original.
Cela m’a valu quelques remarques déçues lors de la discussion qui a suivi ma présentation, bien que j’ai pris la précaution de dire pour quelles raisons j’avais changé de titre et de contenu – mais ces remarques n’ont pas altérées la discussion, loin de là. J’ai beaucoup apprécié l’écoute attentive dont j’ai bénéficié, et les questions ouvertes qui m’ont été posées par la suite.
C’est le diaporama qui accompagnait ma présentation que vous trouverez ci dessous, et au-dessous encore, des éléments qui permettront à ceux qui le souhaitent de le compléter (il s’agit essentiellement de liens commentés vers des sources citées dans le diaporama).
Vous pouvez librement me poser des questions, envoyer des remarques, soit dans les commentaires de ce billet, soit directement à mon adresse mail : patrick (point) mpondo-dicka (arobas) univ (tiret) tlse2 (point) fr (ainsi libellée pour éviter que les robots spammeurs ne s’en emparent et l’inondent de leurs pourriels.
Le diaporama
Voici le diaporama utilisé lors de la conférence ; je l’ai laissé tel quel, avec sa présentation en avant propos, et sans ajouter les diapos que j’ai sauté pendant la conférences pour rester dans un temps « raisonnable ». J’ai préféré réserver les ajouts à cette page.
[pdfjs-viewer url=http://semiotico.fr/wp-content/uploads/2014/04/jeunesse-et-numerique_web.pdf viewer_width=100% viewer_height=450px fullscreen=true download=true print=true openfile=false]
Pour aller plus loin
Sur les différentes approches du numérique
J’ai cité plusieurs sources universitaires dans mon propos. J’en donne ci-dessous la bibliographie, mais il m’a paru plus immédiatement pertinent de renvoyer, autant que possible, vers des sources en ligne qui synthétisent le propos des ouvrages cités.
HERRENSCHMIDT Clarisse (2007), Les trois écritures : langue,

Les trois écritures
nombre, code, Gallimard, pour l’idée d’une continuité entre écriture, monnaie, imprimerie, et numérique.
Vous trouverez également en ligne, un compte-rendu de lecture de l’ouvrage (qui permet de se faire une idée de son contenu), et une vidéo indexée de conférence sur Canal U: Demain, l’écriture.
MERZEAU Louise (1998), « Ceci ne tuera pas cela », Les cahiers de médiologie 2/ 1998 (N° 6), p. 27-39, en ligne, ou téléchargeable, pour la notion de médiasphère, et plus particulièrement d’hypersphère pour indiquer la sphère qui a internet pour média central (petit conseil : aller directement aux tableaux p. 35 et suivantes pour une présentation synthétique des médiasphères).

Pour un humanisme numérique
DOUEHI Milad (2011), Pour un humanisme numérique, Editions du SEUIL (également disponible pour beaucoup moins cher en version numérique, chez Publie.net), pour la notion d’humanisme numérique, justement; l’auteur lui-même synthétise sa réflexion dans un article en ligne, Sur l’humanisme numérique.

Le sens de la technique
BACHIMONT Bruno (2010), Le sens de la technique. Le numérique et le calcul., Les Belles Lettres, pour la notion de raison computationnelle. L’auteur propose une synthèse de sa réflexion dans un article en ligne (ardu, quand même, je préviens…): Pour une critique phénoménologique de la raison computationelle. J’ai eu le plaisir d’inviter Bruno Bachimont à mon séminaire Sémiotique et numérique, et il y aura bientôt en ligne un enregistrement de ce séminaire (très clair, même s’il est très riche).
Sur quelques notions du web
- Le Web 2.0, tel que le présente Tim O’Reilly : Qu’est-ce que le Web 2.0 (traduction française de l’article anglais original: What Is Web 2.0);
- Les réseaux socionumériques : le sociologue Dominique Cardon en a tenté une définition et une typologique qui a fait débat, voire autorité : Le design de la visibilité : un essai de typologie du web 2.0;
- des réseaux socionumériques intéressants à aller voir, si vous ne les connaissez pas déjà (pour montrer qu’il n’y a pas que Facebook et Twitter dans la vie) :
- Slideshare, le réseaux de partage de diaporamas (pour rire, je vous envoie directement sur la requête jeunes et réseaux sociaux… plus de 22000 entrées!);
- Scoopit, dont je n’ai pas parlé pendant la conférence, qui est un site de social bookmarking, ou l’on partage… le résultat de ses recherches sur le web (là aussi, je vous envoie directement vers une recherche « jeunes et réseaux sociaux », là aussi, avec de quoi faire pour un bon bout de temps.
- des réseaux socionumériques intéressants à aller voir, si vous ne les connaissez pas déjà (pour montrer qu’il n’y a pas que Facebook et Twitter dans la vie) :
- L’identité numérique: la notion est très abondamment traitée; je donnerais trois sources, par ordre de difficulté croisssante:
- un billet très synthétique et très éclairant de Fred Cavazza
- la page de Wikipédia sur la notion, très fournie et très explicative
- l’article de Fanny George, spécialiste de la question (elle a fait sa thèse et publié un livre sur la question).
Quelques initiatives (réussies) d’utilisation du numérique avec les jeunes
- Un site recence efficacement les expériences d’usage du numérique, que ce soit avec les jeunes ou les moins jeunes, et dans un esprit proche de celui de l’éducation populaire, le site NetPublic. Mais la rubrique Actions innovantes est particulièrement intéressante.
- Un scoopit sur Innovation et éducation offre de très bons exemples de propositions d’animation avec du numérique.
Et après ?
Je vous propose de nous retrouver, si vous êtes intéressés à poursuivre les investigations dans le numérique, au colloque Ludovia, que je co-préside, et qui fait se rencontrer chaque année les acteurs de l’éducation (nationale), les professionnels du numérique pédagogique et les chercheurs qui travaillent sur le numérique.
Cette année, la thématique porte sur Numérique et éducation: consommation ou création ? On ne pourrait pas trouver thème plus approprié pour permettre aux acteurs de l’éducation populaire de venir s’acculturer au numérique ludique et éducatif.
Aussi je vous y donne rendez-vous ! Venez nombreux, même à la journée, pour assister aux diverses conférences, tables rondes, activités proposées, et prendre langue avec les acteurs du numérique éducatif, nouer des relations, ébaucher des partenariats.
C’est du 25 au 28 août, à Ax-les-Thermes, n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus (le lien ci-dessus se remplira au fur et à mesure de l’avancement de l’organisation.
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